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Tatouages

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Si nous vous avons déjà parlé, dans un billet précédent, des effets des traitements qui entraînent la perte des cheveux et poils ...et des petites astuces pour mieux vivre avec, 

aujourd’hui nous allons parler tatouages.





Les sourcils 

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Pour palier à la perte des sourcils, il est possible de les dessiner. Ci-après le lien vers le tutoriel de la marque engagée et responsable Meme Cosmetics pour s’y atteler solo ! 

Si cette solution est temporaire, il est possible de les dessiner avec le microblading/microshading, méthode semi permanente. -Avis médical nécessaire avant tout car le traitement rend la peau plus sensible, augmentant le risque d’infection.- Sachez que certains centres d’esthétique comme l’Atelier du sourcil proposent des tarifs spéciaux pour aider les femmes en parcours de soins.


Le tatouage esthétique de l’aréole

La dermo pigmentation est une technique de tatouage semi-permanent qui permet de finaliser la reconstruction du mamelon et de l’aréole. Après une mastectomie, les patientes qui ont bénéficié d’une chirurgie mammaire peuvent y avoir accès, avec accord médical & selon les propositions de leur centre de soins. A l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO) d’Angers par exemple, ce sont deux séances d’une heure et demie chacune, espacées de six à 12 semaines, qui peuvent être proposées. La première permet de faire le choix des couleurs, des pigments et d’effectuer un premier tatouage, la seconde est dédiée à l’intensification de la couleur, à la réalisation d’ombrage et à la fixation d’une pigmentation qui peut durer trois à cinq ans avant une nouvelle retouche. N’hésitez pas à questionner votre équipe médicale si le sujet vous intéresse. 


Le tatouage artistique 

Sœurs d’Encre est une association nationale d’intérêt général, créée en 2017. Depuis 2019, elle est reconnue comme acteur des soins oncologiques de support par l’AFSOS (Association Francophone des Soins Oncologiques de Support), et a reçu en 2022 le Prix Ruban Rose Qualité de Vie.


L’association accompagne physiquement et psychologiquement les femmes touchées par un cancer du sein, à travers le tatouage artistique de reconstruction. Ce dernier permet d’améliorer l’image de soi, de retrouver confiance et de favoriser la réinsertion sociale.


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Sœurs d'Encre By Rose Tattoo milite pour la reconnaissance du tatouage artistique de reconstruction comme une alternative ou un complément aux reconstructions chirurgicales traditionnelles, en lien étroit avec le corps médical.

Son objectif est de faciliter l’accès à cette technique et d’en assurer une prise en charge sécurisée. Pour cela, elle forme ses tatoueuses aux spécificités médicales en collaboration avec des professionnels en oncologie et dermatologie, tout en sensibilisant les soignants aux enjeux du tatouage post-cancer.


Chaque année, durant Octobre Rose, les événements Rose Tattoo sont organisés à Nancy, Paris et Bordeaux. À cette occasion l’association, grâce aux tatoueuses professionnelles engagées et formées, offre une centaine de tatouages artistiques de reconstruction aux femmes marquées dans leur chair par le cancer du sein. Grâce au tatouage, ces femmes peuvent reprendre confiance en elles et tourner la page de la maladie, en retrouvant enfin une image d’elles-mêmes dans laquelle elles se reconnaissent. 



Témoignage de Sabrina


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Le tatouage thérapeutique :

quand l’art redonne un corps et une identité


Comment se réapproprier son corps après un cancer du sein, lorsque la reconstruction n’est pas possible ?

Au détour d’un article apparu par hasard dans mon fil d’actualité, j’ai découvert le tatouage thérapeutique et l'association Sœurs d’Encre https://www.soeursdencre.fr/

Une découverte qui allait profondément transformer le rapport à mon corps, et plus encore : ma vie.


De la mastectomie au difficile face-à-face avec le miroir

Après une mastectomie bilatérale et plusieurs rebondissements médicaux, il fallut accepter une réalité brutale : dans mon cas, la reconstruction mammaire n’était pas envisageable.


Je me revois encore dans ma salle de bains, faisant face au miroir avec toute la force dont je pouvais disposer. Le reflet qui s’y imposait racontait une histoire douloureuse, inachevée, marquée par l’absence et par la lutte.

Comment redevenir soi-même lorsque son propre corps ne raconte plus la bonne histoire ?

C’est au cœur de ce moment de vulnérabilité qu’un article inattendu est apparu : le tatouage artistique et thérapeutique pour les femmes ayant vécu un cancer du sein.

Une lumière, timide mais réelle, venait de s’allumer.


La découverte des Sœurs d’Encre : une réponse venue du cœur

En me plongeant dans cet article, j’ai découvert l’existence des Sœurs d’Encre, fondée par Nathalie Kaïd, photographe et femme engagée depuis plus de 44 ans dans la mise en valeur du corps féminin.

L’association accompagne les femmes touchées par le cancer du sein ou une maladie chronique grâce :

  • au tatouage artistique de reconstruction,

  • à la revalorisation de l’image de soi,

  • et à un soutien psychologique et social permettant une véritable renaissance.

    



    Le sérieux de l’association est indéniable :

  • reconnue comme soin oncologique de support par l’AFSOS,

  • récompensée par le prix Ruban Rose – Qualité de vie,

  • soutenue par la CPAM, la MSA de la Gironde et la mutuelle VIASANTÉ


    Ces éléments ont apaisé mes premières appréhensions. Je me suis sentie en terrain sûr, accueillie par un projet profondément humain.


Un cadre professionnel, médical et accessible

Les tatoueuses participant au projet Rose Tattoo sont toutes formées à la prise en charge de femmes ayant subi des interventions chirurgicales lourdes. Elles reçoivent des formations :

  • par des chirurgiens spécialisés,

  • sur les différentes techniques opératoires,

  • sur les types de cicatrices, brûlures et leurs fragilités,

  • ainsi que sur l’accompagnement psychologique.


    Pour bénéficier d’un tatouage, quelques règles s’imposent :

  • avoir 12 à 18 mois de cicatrisation,

  • avoir terminé les traitements depuis au moins un an,

  • fournir un certificat médical de moins de trois mois.


Côté finances :

  • gratuité totale pour les personnes non imposables,

  • 200 euros pour les personnes dépassant 23 000 € de revenus, entièrement déductibles des impôts,

  • 20 euros d’adhésion à l’association.

Quand on sait qu’un tatouage artistique de reconstruction coûte normalement entre 500 et

1 500 euros, on mesure la générosité de cette démarche.


Le choix de la tatoueuse : une rencontre déterminante.

Après avoir complété mon dossier, j’ai reçu la confirmation : mon rendez-vous était fixé au samedi 4 octobre 2025.


J’ai d’abord échangé avec Laura Kastel, responsable du pôle tatouage, qui a répondu avec patience et bienveillance à toutes mes questions. Je lui ai envoyé des photos de mon buste pour lui permettre de choisir la tatoueuse la plus adaptée à ma situation et à mes envies.

Je rêvais d’un tatouage représentant un livre ouvert, l’océan et un soleil.


Quelques jours plus tard, Laura m’a annoncé le nom de l’artiste :

Laure, de Praxiis Tattoo https://www.praxiis.fr/


Lors de notre première visioconférence, j’ai immédiatement senti que nos énergies se répondaient. Elle comprenait mes attentes avec une douceur rare.

Lorsque j’ai découvert son dessin quelques semaines plus tard, les mots me manquèrent.

Sur l’écran, ce n’était pas un simple motif : c’était une œuvre d’art, un fragment d’âme.

Des larmes de joie ont accompagné cette révélation.

J’avais trouvé mon tatouage ou peut-être était-ce lui qui m’avait trouvée.


Le jour J : une expérience collective, intime et profondément humaine

Le 4 octobre 2025, dans une grande salle à Bordeaux, une vingtaine de femmes prenaient place. Chacune venait avec son histoire, sa cicatrice, son manque, son espoir.

Certaines souhaitaient sublimer leur sein suite à une tumorectomie, d’autres recréer un mamelon ou pour fleurir un sein retiré.

Pour quelques-unes comme moi, il s’agissait de combler une absence totale.

L’atmosphère était unique : une concentration sérieuse, une tendresse palpable, et cette sororité silencieuse qui ne demande pas de mots.

Les gestes de Laure furent à la fois précis et délicats.

À ma grande surprise, la douleur resta minime, presque anecdotique comparée à ce que mon corps avait déjà traversé.

Pendant ces cinq heures trente, je n’ai senti que quelques picotements isolés.
Ce qui dominait, c’était la gratitude.

Je savais que j’étais exactement là où je devais être.


Renaissance : un nouveau corps, une nouvelle lumière

Lorsque Laure eut terminé, elle m’invita à me lever pour me découvrir dans le miroir. À cet instant, tout mon être s’est ouvert. Mon dos s’est redressé, mes épaules se sont déployées.

Je me suis reconnue. Ce livre, cet océan, ce soleil…
Ils étaient à leur place

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J’étais à ma place.

Une lumière intérieure s’est rallumée. Une joie pure, presque enfantine, a envahi chaque cellule de mon corps. Ce tatouage n’est pas qu’un dessin : il est devenu une part de mon identité, une trace de force, de résilience et d’amour.

Depuis ce jour, mon reflet ne me raconte plus la perte : il me raconte la renaissance.
Et même si le chemin reste parfois semé d’embûches, je suis désormais porteuse de ce geste d’art et de solidarité, de ce flot inestimable de générosité.


L’art au service de la guérison

Chaque année, grâce au projet Rose Tattoo, plus d’une centaine de femmes bénéficient d’un tatouage artistique de reconstruction.

Toutes repartent transformées, reconnectées à leur propre histoire.


Le tatouage thérapeutique n’efface pas le passé, mais il lui offre un nouveau récit.


Un récit où la beauté renaît là où la douleur s’était posée.


Un récit où l’art touche directement au cœur.


Un récit où l’on redevient pleinement soi.







 
 
 

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