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Focus sur le lymphœdème

Le lymphœdème , c’est quoi ?

La lymphe est un liquide organique translucide qui occupe les espaces intercellulaires et circule dans les vaisseaux lymphatiques. Elle est le véritable milieu intérieur dans lequel baignent nos cellules. Elle est riche en protéines et en lymphocytes (cellules de l’immunité).


Le système lymphatique est chargé de défendre l’organisme contre les agents extérieurs, jouant ainsi un rôle essentiel dans le système immunitaire.

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Un lymphœdème est une augmentation durable de volume d’un membre liée à l’accumulation de la lymphe dans les tissus sous-cutanés. Il peut être primaire (lié à une malformation constitutionnelle du système lymphatique, présent parfois dès la naissance) ou secondaire à une pathologie, comme le cancer.

Dans ce cas, le lymphœdème est un effet indésirable majeur des cancers et de leurs traitements.  « Il est dû à la destruction ou à l’obstruction du réseau lymphatique en lien avec un curage ganglionnaire, une exérèse chirurgicale, une radiothérapie ou une obstruction par des cellules tumorales ». cf site AVML https://avml.fr/avml-maladie-lymphoedeme/


Risque d’apparition après un cancer du sein

Aujourd’hui, la grande majorité des patientes traitées pour un cancer du sein ne développe pas de lymphœdème car la chirurgie moderne consistant à la biopsie/dissection des ganglions sentinelles permet de conserver davantage de ganglions lymphatiques.

La fréquence d’apparition de ce lymphœdème va de 5% pour une exérèse partielle des ganglions sentinelles à 20 % pour celles ayant eu un curage axillaire.

Le délai de survenue après le traitement d’un cancer du sein est variable.


Signes et symptômes d’apparition

L’apparition d’un lymphœdème peut être rapide, en cours de traitement mais elle est souvent discrète. Voici quelques symptômes :

  • augmentation de volume du bras ou de la main, asymétrie

  • sensation d’oppression, de lourdeur dans le bras ou la main

  • sensation de tiraillement, d’épaississement ou de durcissement de la peau

  • parfois difficulté à mobiliser une articulation

En cas de doute, rapprochez-vous d’un professionnel (kiné, médecin, oncologue...)


Évolution et complications

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Initialement,le lymphœdème est souple et prend le godet.


L’accumulation de lymphe dans les tissus entraîne leur modification : la peau devient plus épaisse, la présence excessive des protéines stimule l’activité des fibroblastes ce qui aboutit à une fibrose. Enfin des dépôts de graisse infiltrent le tissu sous-cutané.




Avec le temps et sans prise en charge adaptée, le lymphœdème peut se compliquer d’épisodes infectieux appelé érysipèle. Cette poussée infectieuse est due à un germe (streptocoque naturellement présent sur la peau).

Le membre atteint devient chaud, douloureux et augmente de volume.La peau est rouge, luisante. Dans 80 % des cas, ces lésions sont accompagnées d’une fièvre d’apparition soudaine et élevée nécessitant une consultation médicale urgente avec mise en place rapide d’un traitement antibiotique adapté.

Pour éviter l’érysipèle, les patientes qui souffrent d’un lymphœdème doivent :

  • respecter une bonne hygiène corporelle mais aussi des manchons et autres dispositifs (lavage et change quotidien qui optimise en outre leur efficacité en resserrant les fibres)

  • désinfecter systématiquement la moindre coupure, griffure, piqûre d’insecte et autre plaie

  • penser à protéger le membre atteint pour toute activité pouvant léser la peau (port de gants pour la vaisselle, le ménage, le bricolage, le jardinage...)


Prévenir l’apparition d’un lymphœdème

Le seul facteur préventif avéré du lymphœdème est le contrôle du poids.

Il est donc impératif de contrôler son poids, par une bonne hygiène alimentaire mais aussi par la pratique régulière d’un sport adapté.

L’activité physique n’est en aucun cas responsable du lymphœdème ; au contraire elle le prévient par le contrôle du poids, par la dé-fibrose qu’elle apporte aux tissus et par le gainage musculaire soutenant les tissus interstitiels.

Aucune autre mesure de prévention n’est pertinente.

Les drainages lymphatiques manuels ne sont pas indiqués en prévention du lymphœdème.


Il n’y a PAS DE CONTRE-INDICATION à :

  • réaliser un prélèvement sanguin, une injection intraveineuse ou une mesure de la pression artérielle au niveau du bras qui correspond au sein opéré

  • poursuivre les activités de la vie quotidienne

  • poursuivre ou reprendre une activité physique

  • effectuer des vols en avion, quels que soient le nombre et la durée


Précautions particulières, éviter les :

  • coups de soleil

  • sauna, hammam, bains chauds prolongés

  • port de charges excessives


Traitements du lymphœdème

Le traitement de décongestion du lymphœdème associe plusieurs techniques qui appliquent toutes une pression, qu’elle soit manuelle (drainage lymphatique manuel), instrumentale ou par l’application de manchons ou bandages multi-couches.

La compression est un élément clé du traitement.

On distingue 2 phases dans le traitement décongestif du lymphœdème


  1. Une phase intensive ou de réduction

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l’objectif est d’assouplir et réduire l’œdème.


Dans un centre hospitalier, en cure thermale ou en ville chez un kinésithérapeute libéral spécialisé (réseau RKS),


cette phase intensive associe des soins quotidiens :


drainage lymphatique manuel, bandages réducteurs, soins de peau, exercices physiques, règles hygiénodiététiques et éducation thérapeutique du patient.



  1. Phase de stabilisation, de maintien ou d’entretien


L’objectif est de maintenir le volume obtenu dans la phase précédente et rendre la patiente autonome.

Cette dernière doit connaitre ce qui peut améliorer ou aggraver son lymphœdème et la conduite à tenir au quotidien.

Ce lymphœdème stabilisé nécessite le port permanent d’une orthèse de compression (manchon) durant la journée. Cette orthèse sera renouvelée régulièrement sous la surveillance d’une équipe spécialisée. Dans la majorité des cas, elles sont réalisées sur-mesure, les mesures étant prises par des orthésistes ou des pharmaciens-orthésistes formés.


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Des cures thermales spécialisées existent (Luz St Sauveur, Argelès Gazost, La Léchère) permettant de poursuivre l’éducation thérapeutique du patient au travers de soins dédiés et d’ateliers (auto-drainage, auto-bandages, exercices musculaires sous bandage ou dans l’eau, échanges entre patients...).


La pratique régulière d’un sport est un élément incontournable de la prise en charge du lymphœdème : ses bienfaits s’expliquent par l’augmentation du drainage de la lymphe grâce à la contraction des muscles, particulièrement sous bandages.


Lymphœdème : des impacts physique, psychique et financier pèsent sur les patientes

L’impact de cette maladie sur les patientes est multiple. Au quotidien, elles doivent réapprendre à vivre le plus normalement possible, ce qui n’est pas toujours simple. Les répercussions de ce handicap se font sentir à la fois sur le plan physique, moral et financier. La qualité de vie des patientes en est de fait souvent affectée.


Un retentissement sur la santé avec de possibles complications infectieuses, rhumatologiques, neurologiques, douloureuses, invalidantes …


Le handicap physique au travail nécessite parfois une insertion ou une réinsertion professionnelle, un aménagement du poste de travail ou d’horaires de travail, une réadaptation à un nouveau poste ou à un nouveau métier ou un aménagement du poste à temps partiel. L’objectif ici est d’éviter le licenciement.


L’altération de l’image corporelle, difformité visible « gros bras », parfois majeure, peut provoquer une perte d’estime de soi, un sentiment de manque d’attrait, voire de dégoût et d’abandon. Ces sentiments peuvent générer une dépression, de l’anxiété, des troubles du sommeil ou sexuels et une détresse psychologique. Cela peut pousser la malade à s’isoler socialement.

Un accompagnement psychologique et une orientation vers des soins de support adéquats

peuvent être nécessaires. N’hésitez pas à en parler avec les professionnels de santé qui vous accompagnent.


Les répercussions économiques se multiplient sur la vie de la patiente, qui voit ses dépenses de santé augmenter sans être remboursées à 100 %. Ce manque à gagner financier est lié au handicap au travail (absences, traitements à suivre…), aux frais de déplacements, aux frais d’hébergement en cure thermale par exemple. Mais aussi certains matériaux de bandage ne sont pas remboursés ; d’autres, comme les manchons et les bas de compression, le sont insuffisamment. Résultat : le reste à charge pour la patiente est important et, plus le lymphœdème en est à un stade avancé, plus il coûte cher. (Étude Lymphorac)


En conclusion

Le lymphœdème est une pathologie chronique contraignante impactant la qualité de vie.

Il nécessite une observance et un suivi médical régulier.

Le contrôle du poids est essentiel.

L’activité physique est un allier indispensable.


Sources et ressources

Bibliographie « cancer du sein : rééducation, réadaptation, qualité de vie » de J.Claude Ferrandez et Daniel Serin

https://www.lympho.fr/ association Partenariat français du lymphœdème

https://avml.fr/  association Vivre mieux le lymphœdème





 
 
 

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